Le regard de Mona Lisa sur Léonard au Louvre …

L’exposition au Louvre remet en cause ce qui était devenu une croyance au fil des siècles : Léonard ne finissait rien, trop dispersé par une curiosité insatiable. Une fois l’idée de la peinture « cosa mentale » lancée, Léonard ne se serait plus préoccupé de l’exécution, préférant s’investir dans un nouveau projet. Les commissaires de l’exposition, aussi conservateurs au Louvre, battent cette idée en brèche s’appuyant sur des recherches récentes. Ils montrent à l’inverse que la peinture qui était l’art suprême pour Léonard, justifiait de revenir et revenir sur un tableau pendant plusieurs années. A la recherche de la perfection.

Ses carnets, 12 en provenance de l’Institut de France, témoignent de ses explorations multiples : mathématiques, anatomie, hydraulique, optique, astronomie, botanique…autant d’outils pour chercher l’essence de ce qu’il représente ou crée : la vie.

Pourquoi Léonard nous inspire-t-il autant 500 ans après sa mort ?

Quelques pistes de réflexion 

L’impression d’avoir accès à ses « cartes mentales » en étant face à ses oeuvres graphiques : ses milliers de dessins nous immergent dans ses recherches, ses notes graphiques et nous permettent de ressentir l’évolution de sa pensée dessinée.

Le ressenti des émotions et de l’humain rendu possible grâce à son sens de l’observation, sa virtuosité et aussi sa liberté. Léonard trouve de nouvelles façons de peindre ou de représenter ses sujets. Par exemple, plutôt que d’avoir un tracé parfait mais figé, il superpose les lignes dans un « componimento inculto », il cherche à capter l’énergie et le mouvement.

Des résonances fortes avec notre époque dont les parallèles avec la Renaissance deviennent de plus en plus récurrents (ce n’est pas un hasard si j’ai choisi d’appeler mon entreprise Mona Lisa et ça vaudrait bien un article que de poser ces parallèles avec la Renaissance). Léonard incarne le modèle de l’homme de la Renaissance, participant à la fois de la démarche scientifique naissante et de synthèse artistique de connaissances indépendantes. Alors que nous sommes entraînés dans un vertige d’innovations, c’est peut être cette capacité à relier des connaissances éparses et à les rassembler en des oeuvres profondément humaines qui nous touchent le plus. Bref, ce qui constitue un acte de création.