La réalité dépasse souvent la fiction, et l’année 2020 nous l’a bien prouvé !
Passé le temps de la sidération est venu celui de la création et de l’adaptation. Comme toute situation inédite, nous pouvons la vivre avec une curiosité qui nous ouvre à la créativité et nous permet de nous élever au-dessus de la perte de liberté. Les artistes sont coutumiers de ce processus, eux qui transforment sans cesse la contrainte en opportunité de création.
Pour les artistes, c’est une contrainte choisie qui permet d’explorer le champ des possibles à l’intérieur du cadre qu’ils s’imposent, en bordure, voire en s’en affranchissant finalement. Dans la démarche artistique, la contrainte est alors libératoire.
« La contrainte te délivre et t’apporte la seule liberté qui compte. » Antoine de Saint-Exupéry
Un confinement, contrainte subie s’il en est, peut-il ouvrir en nous un espace de liberté ? Ces moments où nous nous retrouvons bloqués en intérieur nous invitent justement à regarder à l’intérieur de notre être. Poser question quant au sens de nos actions, de nos ressources et de leur utilisation créative ; se demander de ce qui compte vraiment dans nos vies, cela nous met en mouvement. Vue ainsi, la contrainte devient un formidable catalyseur de changement, en nous, autour de nous, au travail, dans nos modes de vie…
« J’avais appris que plutôt que de m’enfermer dans des certitudes, mieux valait adopter un prisme plus large, dessiner ce que j’appelle un “cadre pulmonaire”, une structure qui respire et au sein de laquelle des individualités particulières puissent s’exprimer. » Brigitte Lefevre, ancienne directrice de la danse de l’Opéra de Paris.
Au final, l’an de disgrâce 2020 m’aura gratifiée de belles expériences avec mes clients, notamment auprès des Parfums Cartier et d’HEC. On peut vivre beaucoup de choses ensemble à distance, jusqu’à faire abstraction des écrans qui nous relient. Organiser et animer des ateliers collectifs en visio m’a bel et bien poussée à trouver des solutions pour le moins créatives !
Alors que le secteur de la culture est en souffrance, j’ai vécu une année riche en explorations artistiques et littéraires : cf mes 9 pépites de l’année, sans oublier un livre d’Hervé le Tellier, prix Goncourt 2020, qui m’a particulièrement fait sourire : Joconde jusqu’à 100 .
L’an 2021 ne fait que commencer, et nous promet de franchir de nouveaux caps en terme d’adaptation. Puissions-nous puiser l’inspiration de vivre ces temps mouvementés avec le ressort d’un danseur de l’Opéra, l’humour d’un membre de l’Oulipo, la persévérance d’un sculpteur sur marbre, l’imagination d’un auteur.
Tous connaissent la contrainte, tous la transforment en beauté.